Madame la préfète, sur cet Euro 2016, chacun ressent du changement dans les dispositifs de sécurité après les incidents à Marseille…
S’il n’y avait pas eu un avant et un après-Marseille, on me l’aurait reproché. Le ministre a fait un certain nombre d’annonces et il est normal que nous tirions des enseignements du premier match qui s’est déroulé à Lens mais aussi de ce qu’ont vécu les Marseillais et que l’on souhaite éviter à Lens. Nous voulons anticiper et nous avons pris des mesures pour que cela ne se renouvelle pas.
Concrètement, quelles sont les choses qui changent ?
Il y aura des effectifs supplémentaires pour assurer la sécurité et notamment au niveau des policiers anglais. Il y aura aussi des mesures plus restrictives au niveau de l’alcool après les premières déjà prises le 23 mai. Cette fois, en plus, toutes les stations d’autoroutes menant à Lens ne pourront commercialiser d’alcool, les ferries venant d’Angleterre ne pourront pas non plus. Et sur la fan-zone, seul l’alcool de moins de 5 degrés pourra être vendu. Le tout de mercredi matin 6h à vendredi 6h, soit pendant 48 heures.
L’alcool n’est cependant pas le seul problème…
L’alcool n’est pas le seul problème mais l’alcool est un problème. Si l’on retire ce paramètre, cela va déjà nous aider au niveau de l’intervention. Il y a un gros dispositif avec plus de 2 400 personnes mobilisées dont 1 200 policiers. Nous tenons l’ensemble des points d’arrivées des supporters avec les parkings, la gare et une grosse présence en centre-ville avec notamment des policiers en civil pour repérer les comportements à risques.
Qu’en sera-t-il dans le stade Bollaert ?
Nous avons aussi renforcé le dispositif à l’intérieur du stade. Pour la première fois, nous avons prépositionné des hommes à proximité des tribunes voire à l’intérieur de la tribune la plus sensible. Il faut pouvoir intervenir très vite en cas d’affrontements à l’intérieur de l’enceinte. Pour éviter cela et agir en amont, nous contrôlerons également l’état de toutes les personnes qui descendront des trains en gare de Lens. Les policiers seront partout dans la ville. On veut faire du préventif pour éviter les bagarres et que les groupes se rencontrent.
Propos recueillis par Sylvain Créïs
